Description | Entre le XVe et le XVIIIe siècle, les canevas, ces toiles de chanvre produites dans le pays de Vitré et destinées au conditionnement des marchandises ou à la réalisation des toiles à voile, s’exportent à travers le monde grâce à la Confrérie d’Outre-Mer. Les membres de cette corporation vitréenne, achètent aux producteurs locaux les toiles et les empaquètent sous la forme de ballots marqués du sceau du marchand. C’est tout un réseau de correspondants basés dans les différentes places commerciales qui évite au marchand vitréen de constamment se déplacer. Mais lorsque le voyage d’affaire est nécessaire, c’est son épouse qui est procuratrice et mène les transactions sur place. En cas de veuvage, en association avec les fils, elle devient le véritable chef de famille. En 1605, Julienne Lambaré, veuve de Pierre Frain Sr de la Poultière, correspond avec son fils basé à Cadix, il ressort de sa lettre « un esprit né pour les affaires ». Ces femmes qui secondent leurs maris ou qui prennent le relais de la maison de commerce sont souvent ces actrices mal connues de l’Âge d’Or économique de la Bretagne. Les fameux canevas auront pourvu des navires à l’instar du Vasa en 1626 ou ceux de l’Invincible Armada. |